M’accorderiez-vous cette danse cher plaisir ?
Toi qui surgis quand je suis avec ceux que j’aime, quand je me réveille d’une bonne nuit de sommeil, qui m’accompagne quand je bois mon café ou encore quand j’écris ces quelques lignes sous l’emprise de la créativité.
Tu me tends la main, tes cinq doigts sont à l’image des cinq sens qui viennent toucher mon âme. Je n’ai d’autre choix que m’abandonner à cette main tendue venant du cœur, celle-là même dont je sais qu’elle me fera tourner, virevolter, parfois léviter jusqu’à perdre la raison.
Dans cette danse de salon bien orchestrée, je me laisse aller à la joie, à cette rencontre où j’oublie l’espace, le temps pour n’être que dans l’instant de création de ce mouvement qui nous lie.
Vient le moment où le rythme de la musique ralentit, invitant à la proche séparation. Il est difficile ce moment où j’ai encore ta main dans la mienne, où je sais que la symbiose va prendre fin, où nous allons nous quitter.
L’étreinte commence à se dissiper, ta main desserre sa prise, nos doigts se frôlent encore pour laisser place à une présence, celle qui résulte de notre danse, de cette entité que nous avons créé.
Je reste là, tu es parti mon cher plaisir, me laissant au monde comme un lichen tombé de son arbre. Ma main n’a plus de prise mais garde ta mémoire au caractère subtil, un souvenir doucereux que je chéris au fond de moi.
Et mon cœur sait que quand je tendrai ma main pour une autre danse, tu seras là comme toujours. Mes sens se réactiveront pour laisser place à ce lien vers un monde plus grand.
A très vite plaisir.