La quête…
J’ai eu l’occasion de faire bon nombre de musées ces derniers mois. Musée Confluence, Musée de l’Homme, Institut du monde arabe, Musée des arts asiatiques…Ce qui me frappe toujours dans ces lieux, c’est le nombre impressionnant d’objets de cultes traditionnels qui y sont exposés. Les formes sont tellement variées qu’il est bien difficile de les énumérer : couteaux, tambours, boucliers, statues, réceptacles à sacrifices, etc. Autant d’œuvres où le savoir-faire se sert de la symbolique et de la représentation propre à son créateur faisant de l’archétype un support de liaison.
Et si on dépasse l’observation et l’admiration de ces merveilles pour les ressentir autrement, elles sont porteuses de dévotion et d’ardeur dans l’intention mises à leur création. Toutes ces personnes n’avaient qu’une chose à l’esprit, communiquer avec plus grand et laisser une trace ici-bas.
Quelques fois, je m’interroge sur le sens de ces créations. A quoi sert donc de laisser une trace puisque nous sommes tous amenés au même dessein. Mais à ressentir l’énergie qui anime ces représentations de dieux ou d’esprits, je plonge alors dans leur quête. Cette envie qui dépasse toute raison pour chercher à se surpasser et franchir le cadre de la matière. Le besoin inéluctable d’un contact à autre chose, à une dimension lointaine, sans savoir de quoi il s’agit, ce qu’il en ressortira ou adviendra.
Parce que c’est bien de cela dont il s’agit en réalité, l’Homme souhaite pouvoir dépasser le champ de son espèce pour communiquer avec d’autres, aller au-delà, souhaitant toucher d’autres consciences que la sienne. Faire ce lien l’amène à transcender la réalité, à chercher l’universalité pour s’élever toujours plus haut et ainsi s’éveiller.
Il devient alors naturel de prendre soin, de léguer cet héritage qui suivra l’histoire, espérant forcer l’inspiration des générations futures à poursuivre la quête.
En définitive, tout cela n’a pas vraiment de sens et c’est très bien ainsi. Chercher un sens reviendrait à salir ces objets en y projetant le désir ou la volonté là où il n’y avait que plein potentiel de vie à la base. Laissons à l’art sous toutes ses formes la candeur de la création sans recherche d’intérêt sinon l’éveil.