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Aurore Zabée
Une luciole dans la nuit Une luciole dans la nuit

Pour éclairer demain

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Une luciole dans la nuit
Une luciole dans la nuit

Pour éclairer demain

A quoi sert de mieux se connaître

mai 25, 2025mai 25, 2025

Je discutais avec une amie dernièrement quand elle en vient à soulever cette question fondamentale. J’aurai pu répondre pour faire part de mon point de vue mais j’ai préféré reporter pour faire ma demande aux esprits. En faisant ainsi je laisse place à une réponse qui ne m’appartient pas et peut répondre à chacun selon la façon dont il va interpréter l’histoire qui suit. Je complèterai tout de même par quelques éléments de décryptage car ce conte détient beaucoup de symboles.

Un jeune homme se trouvait face à la mer alors qu’il pleuvait à torrent. Même si la belle bleue était agitée, il avait envie de s’approcher un peu pour profiter des embruns. Il s’assit donc à proximité des vagues de bord suffisamment pour avoir les pieds dans l’eau. Après un moment de calme à regarder l’horizon, il sentit quelque-chose autour de ses chevilles. Baissant les yeux, il fut stupéfait de voir les tentacules d’une pieuvre qui poursuivait son étreinte fermement. Il se sentit ensuite glisser, entouré de la mer qui accompagnait le mouvement comme pour l’engloutir. C’est ce qui se passa puisqu’il se retrouva dans le noir total.

La pieuvre poursuivait sa route mais le rythme ralentit un peu, offrant au jeune homme un peu de répit. La course s’arrêta enfin quand ils arrivèrent aux abords d’une enceinte mégalithique. Douze grands menhirs formaient un cercle, une sorte de théâtre antique avec un grand pentacle au sol où se trouvait un œuf en son centre. L’animal desserra ses liens et le jeune homme put s’approcher de l’œuf mystérieux. Subjugué par sa grandeur, il le caressa instinctivement mais la coquille se fendit aussitôt qui libéra un grand serpent bleu monumental. Ce dernier fit le tour de l’enceinte, passa entre les jambes du garçon qui n’eut d’autre choix que se cramponner car là encore il prit la route pour un endroit inconnu.

Ils se retrouvèrent rapidement à la surface de l’eau avec vue sur une île à proximité. Le serpent le posa avant de repartir. L’endroit était peu étendu avec un peu de végétation mais le garçon ne put décrocher son regard de deux énormes blocs de pierre face à lui. Posés ici on ne sait trop comment, ils étaient si grands que leurs sommets se perdaient dans le ciel. Dans le faible espace entre les deux blocs, les parois étaient presque plates et se faisaient face avec des cordages et des passerelles en bois qui reliaient les deux côtés. Cet ensemble était érigé à l’image d’un œuf qui serait tombé du ciel. Le jeune homme observa le haut des menhirs où se trouvait un filet qui rejoignait les deux menhirs sur toute la longueur. Et en regardant d’un peu plus près, il vit que les faces intérieures contenaient pleins d’habitations creusées dans la roche et reliées les unes aux autres par les passerelles. Mais ce qui le frappa encore davantage c’est sûrement qu’aucune habitation n’était proche du sol, elles étaient toutes espacées à des hauteurs différentes qui donnaient à cette cité l’air d’une ruche.

A présent qu’il était seul sur cette île, il n’avait d’autre choix que d’aller rencontrer ses habitants. Il s’approcha donc d’un homme dans une cahute en l’air qui semblait bien être le gardien du lieu, du moins la première personne à qui parler. Il l’accueillit avec interrogation car il ne semblait pas habitué à la visite, ce qu’on peut comprendre. Alors que le garçon se présentait pour expliquer sa présence étrange, il souhaitait débuter l’échange par une question qui émergea dès son arrivée. Comment étaient-ils tous arrivés ici ? Mais le gardien n’en savait rien lui-même et l’invita à se rendre dans l’habitation du sage dont il lui expliqua le chemin.

Il passa devant plusieurs demeures creusées. Elles étaient très sobres, on y voyait une simple pièce à vivre où se retrouvaient les familles. On pouvait aussi déceler de toutes petites chambres creusées en cercle autour de la pièce à vivre. L’ensemble contenait très peu de mobilier et pourtant il pouvait sentir une sobriété heureuse émanant de ces demeures ainsi qu’un calme très harmonieux. Il poursuivit son chemin et arriva devant le sage qui se trouvait dehors justement, reconnaissable à son âge, sa posture et son apparence.

Le jeune homme expliqua à nouveau son périple jusqu’ici et ne put s’empêcher de reposer cette question qui le taraudait. “De quand date ce lieu et comment donc sont-ils tous arrivés ici ?” demanda t-il à l’ancien. Le vieil homme répondit en riant : “je n’en sais rien mais dis-moi plutôt à quoi te servirait bien cette réponse maintenant que tu es ici sans pouvoir repartir chez toi ?”. Le garçon rétorqua : “Il est vrai que je ne sais pas où aller à présent. D’ailleurs, accepteriez-vous de m’héberger ?”.

La réponse de l’ancien fut rapide : “Evidemment que nous t’accueillons et je vais même t’expliquer comment nous fonctionnons.

La végétation aux alentours ne nous sert qu’a réparer la structure que tu vois autour de toi car notre alimentation est exclusivement faite des œufs que nous recevons chaque jour. A l’aube du matin, les vautours pondent leurs œufs dans le grand filet que tu dois voir tout en haut de l’édifice. Ils sont répartis entre chaque maisonnée et nous fournissent tout ce dont nous avons besoin pour vivre, nous n’avons pas besoin d’autre chose.

Pour ce qui est de la place au sein des logements, elle change au cours de la vie. Quand on est célibataire ou que l’on vient tout juste de fonder une famille, on se trouve en bas d’un côté ou de l’autre des roches selon qu’on a envie de dédier son temps à l’expérience matérielle ou bien au développement intellectuel. Notre expérience de la matière est simple et consiste à faire les repas, à réparer et modifier la structure et les passerelles de l’édifice mais aussi à tester de nouvelles façons de faire. Ceux qui se dédient au développement intellectuel créent de nouvelles recettes, imaginent de nouveaux outils ou des façons plus simples encore de réparer.

Mais les changements de côté se font naturellement car celui qui imagine quelque-chose à un moment de sa vie souhaite fabriquer ensuite les choses imaginées par d’autres à leur tour. Il est d’ailleurs tout aussi naturel de ne pas se sentir perdu en arrivant d’un côté ou de l’autre car chaque habitant tient un registre de ce qu’il a fait dans la journée est comment il y est parvenu. Les registres sont laissés dans chaque chacune des demeures pour que les nouveaux arrivants puissent les lire avant de reprendre l’écriture de leur propre œuvre dans la continuité des précédents textes. Chacun ne nourrit donc de ce qui a été laissé et nourrit à son tour les suivants. Il va sans dire qu’avec l’âge le développement intellectuel laisse place à des livres de sagesse écrits par les habitants du haut de la cité.

Nous clôturons la journée par un repas en communauté où chacun est libre de venir avec un instrument de musique fabriqué avec le bois des arbres alentours. C’est une façon de remercier et d’honorer les vautours qui nous offrent à manger chaque matin. Le son, la mélodie et le chant leur est cher puisqu’ils volent en cercle ouvrant nos yeux émerveillés au ciel obscur qui se teinte de milles étoiles. A notre mort, nous déposons le corps dans le filet comme un acte d’offrande à ces oiseaux de l’au-delà qui nous donnent la vie.”

Le jeune homme regarde alors le sage comme on regarde un miroir avec la promesse d’apprendre chaque jour de la mémoire collective, de l’expérimenter à son tour à travers sa propre vie et de créer de nouvelles choses à son image pour laisser une trace aux suivants et par-delà les étoiles.

Ainsi va la connaissance qui ouvre à la conscience comme un fil tissé entre l’individu et la mémoire collective.

Dan ce conte, la pieuvre n’est autre que l’inconscient. Elle mène le jeune homme à un pentacle représentant deux triangles inversés où les trois corps (physique, mental et spirituel) en sont les formes consciente et inconsciente qui s’entremêlent. L’œuf au centre et le serpent sont les symboles de la vie et de la connaissance qui découlent de cette dualité permanente.

Le même œuf en pierre vient faire les liens entre expérience matérielle, fonction intellectuelle et enseignements de sagesse imprégnés de la maturation dans le temps. On comprend aisément que la conscience individuelle se verse dans la mémoire collective.

En définitive, la vie terrestre côtoie la mort au profit d’une conscience collective et d’une évolution qui dépasse la Soi pour tendre vers l’évolution de l’humanité. Ainsi, mieux se connaître c’est jouir de l’expérience de la vie sous différentes formes pour permettre une évolution tant individuelle que collective. Dans cette réponse des esprits, on est loin du développement personnel à but égocentrique.

Contes et histoires

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