
C’est le printemps, le monde des fleurs s’ouvre à nous, offrant au passage ses couleurs vives et chatoyantes. Après les primevères, voici que les jonquilles dansent leur ballet de corolles d’un jaune éclatant telles des cloches tintant au gré du vent. Et bien sûr on ne résiste pas à l’envie d’en avoir un bouquet chez soi ! Mais savons-nous bien à qui nous avons affaire ?
Elle attire indéniablement par sa beauté, cela va de soi. Mais on ne vient pas vers elle comme ça, sur un coup de tête. Une certaine révérence est de mise pour s’adresser à elle. Et si l’on s’approche ainsi, le présent en retour sera le respect et la dignité qui nous gagnent que de pouvoir échanger avec elle.
Tout à coup, la chaleur nous submerge et le sang afflue vers le cerveau pour mieux se concentrer sur l’échange. Et pourtant, quand on ose enfin s’approcher, la concentration s’estompe jusqu’à donner une sensation d’évanouissement. La nausée fait son apparition, une forme d’oppression globale localisée sur la tête et les poumons comme si elle parvenait à séparer le corps physique et les corps plus subtils. On voudrait se concentrer pour tenter de la comprendre mais elle empêche l’accès pour nous dire “regarde d’abord en toi ce qu’il s’y passe”.
Elle se pose ainsi en miroir face à nous, pour obliger à l’écoute de soi à commencer par notre propre corps. C’est pour cela qu’elle impose de ressentir le poids du mental avant tout, histoire de bien soupeser sa charge et sa présence sur notre Être. Non que le mental soit un frein mais elle l’écarte un temps pour permettre l’accès à une dimension globale dénuée d’illusions. Une fois passée cette étape de l’échange, c’est toute l’enveloppe physique qu’on ne peut plus nier comme pour nous rappeler son importance dans notre vie en tant que véhicule de notre âme. On prend conscience qu’il est notre temple individuel et qu’il convient d’en prendre soin.
C’est une des raisons qui l’amène à avoir des propriétés pulmonaires de sorte à ressentir pleinement le mouvement de la vie et l’échange qui circulent entre soi et l’extérieur. En quelque sorte, elle aide à mieux se connaître, se comprendre, et une fois instauré ce respect de soi, les limites peuvent être posées entre notre territoire intérieur et celui d’autrui. Le respect mutuel apparait alors tout comme l’intégration de la souveraineté, un appel au pouvoir personnel de chaque Être.
En synthèse, la jonquille pousse au respect de soi et de l’autre dans les échanges par la pose de limites personnelles.